La période post-Amin en Ouganda commence en 1979, lorsque le régime d'Idi Amin a été renversé par les troupes tanzaniennes et les rebelles ougandais. Cette période a été un temps de changements significatifs, alors que le pays tentait de se remettre après de longues années de répression politique, de déclin économique et de bouleversements sociaux. La reconstruction de l'Ouganda se déroulait dans un contexte de politique intérieure et extérieure complexe, nécessitant des réformes profondes dans tous les domaines de la vie.
Après la chute d'Amin, le pouvoir en Ouganda est passé à un gouvernement dirigé par Yusuf Lule. Son gouvernement a été confronté à de sérieux défis, y compris la nécessité de rétablir l'état de droit et l'ordre. Cependant, Lule n'a pas réussi à garantir la stabilité et a rapidement perdu le soutien de la population.
En 1980, des élections ont eu lieu en Ouganda, remportées par le Parti national de la liberté dirigé par Milton Obote. Cependant, ces élections ont été marquées par des accusations de fraudes et de violence, ce qui a conduit à une nouvelle vague d'instabilité politique.
Au début des années 1980, une guerre civile a éclaté en Ouganda, au cours de laquelle divers groupes se battaient pour le pouvoir. L'un des groupes les plus connus était l'Armée nationale de libération de l'Ouganda (NALU), dirigée par Yoweri Museveni, qui deviendra plus tard président. La guerre a été marquée par des massacres, des pillages et des violations des droits de l'homme, aggravant la situation humanitaire dans le pays.
En 1986, Museveni et ses alliés ont réussi à renverser le gouvernement d'Obote, mettant fin à la guerre civile et ouvrant un nouveau chapitre. Museveni promettait de rétablir l'ordre et de réformer l'économie, mais le pays demeurait en crise.
Après l'arrivée au pouvoir de Museveni, de nombreuses réformes économiques ont été initiées pour restaurer l'économie ougandaise. Dans le cadre d'un programme de restructuration structurelle proposé par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, le gouvernement a pris des mesures pour privatiser des entreprises d'État, réduire le contrôle des prix et attirer des investissements étrangers.
Ces réformes, bien qu'elles aient été critiquées par divers segments de la population, ont contribué à un certain essor économique. Cependant, le niveau de vie de nombreux Ougandais restait faible, et les inégalités économiques se creusaient.
La période post-Amin a également été marquée par des changements dans la politique sociale de l'Ouganda. Le gouvernement ougandais a commencé à prendre des mesures pour améliorer l'éducation et la santé, mais ces changements étaient inégaux et dépendaient de la région. Museveni et son gouvernement ont été critiqués pour le manque de respect des droits de l'homme et pour la répression politique.
Néanmoins, des organisations non gouvernementales luttant pour les droits de l'homme ont commencé à agir activement dans le pays, ce qui a contribué à une prise de conscience sociale croissante et à des demandes de gestion plus démocratique.
La politique étrangère de l'Ouganda durant la période post-Amin était axée sur le rétablissement des relations internationales, qui avaient été détruites sous le régime d'Amin. Le gouvernement de Museveni a intensifié la coopération avec l'Occident, ce qui a apporté une aide financière et un soutien à la reconstruction du pays. L'Ouganda est devenue membre de plusieurs organisations régionales et internationales, ce qui a facilité son intégration dans la communauté internationale.
Cependant, dans les années 1990, le gouvernement de Museveni a également été critiqué pour son implication dans des conflits dans des pays voisins, comme le Congo. Ces actions ont conduit à l'isolement international de l'Ouganda et à des condamnations de la part des organisations de défense des droits de l'homme.
Malgré les réalisations, la période post-Amin a également été marquée par de nombreux défis. L'Ouganda était confrontée à des problèmes de corruption, de chômage et de pauvreté. Des conflits ethniques et régionaux continuaient de menacer la stabilité du pays, et les questions de droits de l'homme demeuraient pressantes.
Cependant, le régime de Museveni est devenu l'un des plus longs de l'histoire de l'Ouganda, et son parti, le Parti national de la liberté, est resté au pouvoir pendant des décennies. En 2005, un référendum a eu lieu dans le pays, aboutissant à la décision de rétablir un système multipartite, ce qui a ouvert de nouvelles perspectives pour la vie politique en Ouganda.
La période post-Amin a été un temps de changements significatifs pour l'Ouganda. Bien que le pays ait été confronté à de nombreux problèmes et défis, il a réussi à avancer vers la reconstruction et le développement. L'histoire politique de l'Ouganda continue d'évoluer, et les leçons tirées de la période post-Amin joueront un rôle important dans l'avenir du pays.