Le Moyen Âge du Tadjikistan couvre la période du VIe au XV siècle et constitue une étape importante dans l'histoire de l'Asie centrale. Cette époque a été liée au développement de la culture islamique, aux changements politiques et à la participation active de la région à divers événements historiques. Pendant la période médiévale, le territoire du Tadjikistan moderne faisait partie de plusieurs grands empires et a connu de nombreux conflits et transformations culturelles qui ont joué un rôle clé dans la formation de son avenir.
L'un des événements les plus importants dans l'histoire du Tadjikistan au début du Moyen Âge a été la conquête arabe aux VIIe-VIIIe siècles. En 651, après leur victoire sur la Perse sassanide, les Arabes ont commencé à répandre l'islam en Asie centrale, y compris sur le territoire du Tadjikistan moderne. Cela a marqué un tournant dans la vie religieuse et culturelle de la région.
Le processus d'islamisation a été long et complexe, accompagné de la résistance des dirigeants locaux et de la population. Cependant, l'islam s'est rapidement enraciné dans la région, ce qui a eu un impact sur la vie politique, économique et sociale. À cette époque, de nouveaux États ont vu le jour, tels que le Khwarezm et l'État samanoïde, qui sont devenus des centres importants de la culture et de la science musulmanes.
L'État samanoïde (875–999) est devenu l'un des États les plus puissants et culturellement développés d'Asie centrale, y compris sur le territoire du Tadjikistan. Les Samanoïdes ont joué un rôle clé dans la diffusion de l'islam et le renforcement de la culture arabe dans la région. Cette période a également été marquée par un renouveau culturel et scientifique significatif, notamment dans les domaines de la littérature, de la philosophie et de l'architecture.
Les Samanoïdes étaient des mécènes des sciences et des arts, à leur cour travaillaient d'éminents savants, poètes et philosophes, tels qu'Al-Ferdousi, Rudaki et Al-Biruni. Le développement de l'écriture et de la littérature durant cette période a joué un rôle important dans la création de la tradition littéraire du Tadjikistan. Les Samanoïdes ont également fondé des villes, telles que Boukhara et Samarkand, qui sont devenues des centres de science, de culture et de commerce islamiques.
À la fin du Xe siècle, l'État samanoïde a été affaibli par des conflits internes et une pression extérieure de la part des tribus turques, ce qui a conduit à sa chute. Après cela, le territoire du Tadjikistan a été placé sous le contrôle de divers États turcs et mongols. Au début du XIe siècle, ce territoire est passé sous la domination des Qarakhans, puis, au XIIIe siècle, il a été conquis par les Mongols sous la conduite de Gengis Khan.
L'invasion mongole de 1219, dirigée par Gengis Khan, a été l'un des événements les plus destructeurs de l'histoire de l'Asie centrale. Les Mongols ont détruit de nombreuses villes, notamment Balkh et Nishapur, et ont anéanti les centres culturels et économiques de la région. Cela a entraîné un déclin significatif de la vie au Tadjikistan et dans toute l'Asie centrale, cependant, l'empire mongol a laissé son empreinte sur la culture et la science, continuant d'influencer le développement de la région.
Après l'invasion mongole et la dissolution de l'empire mongol, aux XIVe-XVe siècles, de nouveaux États ont recommencé à émerger sur le territoire du Tadjikistan, parmi lesquels les plus connus étaient les États timourides. En 1370, Timour (Tamerlan), grand commandant et fondateur de la dynastie, a conquis de vastes territoires d'Asie centrale, y compris le Tadjikistan, et a fait de Samarkand sa capitale.
Le règne des Timourides a été une période de renaissance et d'épanouissement des réalisations culturelles et architecturales. À cette époque, des monuments architecturaux remarquables ont été construits à Samarkand, tels que le Registan, le mausolée de Gour-Émir et d'autres, devenant des symboles de l'âge d'or de l'Asie centrale. En même temps, la vie scientifique a renait, et des savants comme Ulugh Beg ont poursuivi les traditions des Samanoïdes dans les domaines de l'astronomie, des mathématiques et de la philosophie.
Cette période a également été celle d'un échange culturel actif entre l'Est et l'Ouest, et Samarkand est devenue un important centre sur la Route de la Soie. Les Timourides ont continué à jouer un rôle crucial dans la politique et l'économie de la région, cependant, leur État s'est affaibli après la mort de Timour et la dissolution de son empire.
Après la chute des Timourides au XV siècle, la dynastie Shaybanid a établi son pouvoir sur le territoire du Tadjikistan, accédant au pouvoir au début du XVIe siècle. Les Shaybanides ont ravivé de nombreuses traditions de leur prédécesseur, élargissant le territoire de leur État et poursuivant le commerce et les échanges culturels. Cependant, contrairement aux Timourides, les Shaybanides se sont davantage orientés vers les traditions locales et ont renforcé leur position parmi les peuples turcs d'Asie centrale.
Les Shaybanides ont également tenté de renforcer la religion et la culture islamiques sur le territoire du Tadjikistan, ce qui a contribué à la diffusion de l'islam sunnite dans la région. Cependant, malgré les réalisations culturelles et politiques, la dynastie Shaybanid s'est finalement affaiblie aux XVIe-XVIIe siècles, cédant la place à d'autres États voisins.
L'histoire médiévale du Tadjikistan est une histoire de transformations culturelles, politiques et sociales qui ont profondément influencé le développement de la région. De la conquête arabe aux invasions mongoles et à l'essor des Timourides, cette période a été celle de changements significatifs, mais aussi de prospérité pour la culture, la science et l'art. Malgré les invasions extérieures et les conflits internes, le Tadjikistan est resté un important centre culturel et commercial, laissant un riche héritage pour les générations futures.