Encyclopédie historique

Domination mongole et ottomane en Géorgie

La Géorgie, au Moyen Âge, a subi l'influence de puissants empires tels que les Mongols et les Ottomans. Ces périodes ont laissé une empreinte profonde dans la vie politique, économique et culturelle du pays. Dans cet article, nous examinerons comment la domination mongole et ottomane a influencé le développement de la Géorgie, ainsi que la manière dont le peuple géorgien a résisté à ces envahisseurs.

Invasion mongole en Géorgie

La domination mongole en Géorgie a commencé au XIIIe siècle, lorsque les troupes du chef mongol Gengis Khan ont débuté leurs campagnes de conquête en Transcaucasie. La première attaque sur les terres géorgiennes a eu lieu en 1220, lorsque les forces mongoles ont pénétré sur le territoire géorgien et ont causé de graves dommages. C'était une époque où la Géorgie conservait encore les vestiges de son Âge d'Or, mais l'invasion mongole a marqué le début de changements sérieux.

En 1236, après de nouvelles invasions, la Géorgie a été contrainte de reconnaître sa dépendance vis-à-vis de l'Empire mongol. Malgré la résistance, les souverains géorgiens ont accepté de payer un tribut, ce qui a permis de maintenir une autonomie relative, mais les Mongols contrôlaient la politique étrangère et influençaient considérablement les affaires intérieures. C'était une période de déclin économique et social, car les guerres incessantes et les impôts gravaient lourdement la vie économique du pays.

Les envahisseurs mongols ont imposé de lourds impôts à la population géorgienne, ce qui a conduit à une détérioration de la situation économique tant de la noblesse que des paysans. La domination mongole a affaibli le pouvoir central et a conduit à la fragmentation des terres géorgiennes, ce qui est devenu par la suite l'une des raisons de la désorganisation interne du pays. Les féodaux régionaux ont obtenu plus d'autonomie et l'État unifié a commencé à se diviser en duchés.

Résistance aux Mongols

Malgré la puissance de l'armée mongole et son influence, les souverains géorgiens ont tenté à plusieurs reprises de se soulever contre la domination. Le roi David VI Narin, au milieu du XIIIe siècle, a soulevé une révolte contre la domination mongole, qui, bien qu'elle n'ait pas abouti à une libération complète, est devenue une partie importante de la résistance aux autorités mongoles. Il a déplacé sa résidence en Géorgie occidentale et y a poursuivi la lutte, malgré la pression des Mongols. Cependant, ses efforts n'ont été que partiellement couronnés de succès et la Géorgie a continué à être sous le contrôle de l'Empire mongol.

À la fin du XIIIe siècle, l'influence mongole avait diminué, mais elle avait laissé une empreinte profonde dans l'histoire géorgienne. La période de domination mongole a conduit à la destruction de l'économie, au renforcement de la fragmentation féodale et à l'affaiblissement du pouvoir central. Le pays s'enfonçait dans l'instabilité politique, ce qui le rendait vulnérable à de nouvelles menaces.

Domination ottomane

Au XVIe siècle, la Géorgie a fait face à une nouvelle menace - l'Empire ottoman, qui à son apogée étendait activement ses frontières. Les Ottomans, cherchant à contrôler la Transcaucasie, ont envahi les terres géorgiennes, se heurtant à la concurrence de la Perse safavide. La Géorgie s'est retrouvée entre deux puissants empires, chacun cherchant à établir son influence sur les duchés géorgiens.

La domination ottomane a particulièrement touché la Géorgie occidentale, où les territoires de Samtskhe-Saatabago et d'Imereti ont été placés sous contrôle ottoman. En 1578, les troupes ottomanes ont envahi la Géorgie occidentale et ont réussi à établir leur autorité sur une partie significative de la région. En conséquence, les terres géorgiennes ont été divisées entre l'Empire ottoman et les Safavides, ce qui a créé un affrontement prolongé entre les deux puissances pour le contrôle du Caucase.

Politique ottomane en Géorgie

L'Empire ottoman a instauré une administration rigoureuse dans les territoires géorgiens sous contrôle. Les Ottomans établissaient leurs propres lois, propageaient activement l'islam et tentaient d'intégrer la population géorgienne dans leur système administratif. Cependant, la résistance de la noblesse et du peuple géorgien a été constante, rendant difficile l'établissement total du contrôle ottoman.

Les Ottomans ont mené une politique de conversion forcée à l'islam, ce qui a suscité le mécontentement de la population locale, majoritairement chrétienne. Malgré tous les efforts des Ottomans, la noblesse et le clergé géorgiens ont résisté à l'islamisation, ce qui a préservé l'identité nationale et culturelle du peuple géorgien. L'Église chrétienne est restée un symbole important de la résistance à l'influence ottomane, et de nombreux Géorgiens ont continué à conserver leur foi et leurs traditions.

Résistance aux Ottomans et révoltes

Comme dans le cas de la domination mongole, les Géorgiens ne se sont pas résignés au pouvoir ottoman. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la Géorgie a connu de nombreuses révoltes contre les Ottomans. L'une des plus grandes révoltes a eu lieu en 1625, lorsque la noblesse géorgienne a tenté de renverser les dirigeants ottomans. Bien que la révolte n'ait pas réussi, elle a montré la volonté des Géorgiens de lutter pour leur indépendance.

Un moment important fut également le règne du roi Irakli II au XVIIIe siècle, qui a mené une politique active de lutte contre l'influence ottomane et perse. Irakli II s'est efforcé de renforcer le pouvoir central et d'unir les terres géorgiennes sous son autorité. Ses efforts ont conduit à plusieurs victoires sur les Ottomans, et à la fin du XVIIIe siècle, il a réussi à obtenir un certain succès dans la lutte pour l'indépendance de la Géorgie.

Affaiblissement de l'influence ottomane

À la fin du XVIIIe siècle, l'Empire ottoman a commencé à perdre son influence au Caucase. Cela était dû à la fois à des problèmes internes à l'Empire et au renforcement de l'Empire russe, qui commençait progressivement à exercer son contrôle sur le Caucase. Les duchés géorgiens, réalisant que l'influence ottomane et perse s'affaiblissait, ont commencé à rechercher de nouvelles alliances politiques, en premier lieu avec la Russie, pour protéger leur indépendance.

Un tournant important a été la signature du traité de Gourie en 1783, par lequel la Géorgie orientale est passée sous le protectorat de l'Empire russe. Cet accord était une réaction aux menaces ottomanes et perses constantes et a constitué une étape importante vers la libération de la Géorgie de la domination ottomane et perse.

Influence de la période ottomane sur la Géorgie

Malgré la cruauté de la domination ottomane, cette période a laissé une empreinte certaine dans l'histoire de la Géorgie. L'influence de la culture ottomane s'est manifestée dans l'architecture, la langue et même le mode de vie des Géorgiens, en particulier dans les territoires occidentaux. Le pouvoir ottoman a favorisé l'émergence de nouvelles relations commerciales, bien que cela ait été au détriment de l'indépendance économique des duchés géorgiens.

Cependant, l'héritage le plus important de la domination ottomane est le renforcement de la conscience nationale et de la résistance du peuple géorgien. Les menaces constantes des Ottomans, combinées aux tentatives d'islamisation, ont renforcé le désir des Géorgiens de préserver leur identité, leur foi et leur culture. Ces facteurs ont finalement joué un rôle clé dans l'unification des Géorgiens sous le pouvoir d'Irakli II et dans le passage ultérieur sous le protectorat de la Russie.

Conclusion

La domination mongole et ottomane en Géorgie ont été des périodes importantes et difficiles de l'histoire du pays. Bien que ces empires aient eu un impact significatif sur la politique et la culture de la Géorgie, le peuple géorgien a réussi à préserver son identité et à poursuivre sa lutte pour l'indépendance. Ces siècles ont été une période d'épreuves qui ont préparé la Géorgie à de nouveaux défis et aidé à préserver ses traditions et sa culture.

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