La période coloniale à Malte représente un chapitre important de l'histoire de cet archipel méditerranéen. Elle couvre de nombreux événements, de l'époque des Chevaliers de Saint-Jean à la domination coloniale britannique. Cette période a eu une influence significative sur la culture, l'économie et la société de Malte, ainsi que sur son organisation politique.
Après avoir reçu l'île de Malte de l'empereur Charles V en 1530, les Chevaliers de Saint-Jean en sont devenus les principaux gouvernants. Cette période a été marquée non seulement par le développement de la puissance militaire, mais aussi par un riche essor culturel.
Un des accomplissements les plus significatifs des Chevaliers a été la construction de la nouvelle capitale — La Valette. La ville a été fondée en 1566 et est devenue un modèle d'architecture baroque. Elle a été conçue comme une forteresse et un centre de l'ordre chevaleresque, reflétant l'importance stratégique de Malte en Méditerranée.
L'économie de Malte à cette époque reposait sur le commerce, l'agriculture et la navigation. Les Chevaliers ont développé l'infrastructure, construit des ports et favorisé le développement de la construction navale, ce qui a contribué à l'essor du commerce dans la région.
Les Chevaliers ont également joué un rôle important dans le développement de la culture à Malte. Ils ont soutenu l'art et l'architecture, ce qui a conduit à la construction de magnifiques églises et palais. De nombreux artistes, dont Caravage, ont travaillé à Malte, laissant un héritage significatif.
En 1798, Napoléon Bonaparte a conquis Malte lors de sa campagne en Égypte. L'occupation française a duré jusqu'en 1800 et a eu un impact significatif sur la vie de l'île.
Les Français ont tenté d'introduire plusieurs réformes visant à améliorer l'économie et l'administration. Cependant, leur règne a été extrêmement impopulaire parmi la population locale, ce qui a conduit à des révoltes et des manifestations.
Le mécontentement envers le régime français a conduit à une révolte des habitants en 1798. En réponse à cette révolte, la Grande-Bretagne a décidé d'intervenir et a envoyé des troupes pour aider, ce qui a finalement conduit à l'exil des Français de Malte en 1800.
Après l'expulsion des Français, Malte est devenue une colonie britannique. Cette période a été marquée par plusieurs changements dans les domaines politique, social et économique.
Malte est devenue une base militaire stratégique pour la Grande-Bretagne, notamment durant les Première et Deuxième Guerres mondiales. L'île a été utilisée comme base pour la flotte navale, ce qui a contribué au développement de l'infrastructure et de l'économie.
Le règne britannique a également apporté un certain nombre de réformes sociales. Des systèmes éducatifs et juridiques ont été mis en place, influençant le développement de la société locale. Cependant, malgré ces changements, de nombreux Maltais continuaient à éprouver de l'insatisfaction face à la domination coloniale.
Au début du XXe siècle, un mouvement actif pour l'indépendance a émergé à Malte. Des partis politiques, tels que le Parti travailliste et le Parti nationaliste, ont commencé à revendiquer l'autonomie et l'indépendance vis-à-vis du règne britannique.
Après la Seconde Guerre mondiale, le mouvement pour l'indépendance à Malte a pris de l'ampleur, culminant en 1964.
En 1947, une nouvelle constitution a été adoptée, accordant à Malte un certain degré d'autonomie. Cela a constitué une étape importante vers une indépendance totale.
Le 15 septembre 1964, Malte a officiellement obtenu son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Ce moment a marqué un tournant dans l'histoire du pays et a ouvert de nouveaux horizons pour son développement en tant qu'État souverain.
La période coloniale à Malte a laissé une empreinte profonde dans son histoire. Des Chevaliers de Saint-Jean au règne britannique, cette période a été celle de changements et de transformations significatifs. Malte aujourd'hui n'est pas seulement une perle de la Méditerranée, mais aussi un symbole de résilience et d'esprit de son peuple, qui a su préserver sa culture et son identité face à la pression coloniale.